Interview d’Alain Cirelli, Gérant-créateur culinaire
Publié le 22 mai 2023 - Coldwell Banker
Le Paradis, Pietrasanta, Toscane
Le confinement a changé sa vie et lui a permis de réaliser son rêve ; en mars 2020, Alain Cirelli a créé son concept de boutique-hôtel à Pietrasanta, au cœur de la Toscane.
Niché entre mer et montagne, avec vue sur la Corse et l’île d’Elbe, son établissement propose une cuisine à la fois simple et raffinée, conçue avec des produits locaux, mais surtout un service sur mesure pour que chaque client se sente chez lui.
Votre définition du luxe en trois mots ?
Convivialité, espace, bien-être.
Vous fabriquez vos produits vous-même, avec une exigence de qualité.
Nous fabriquons notamment notre huile d’olive issue de notre oliveraie constituée de 4000 arbres.
Nous n’utilisons aucun pesticide, aucun engrais chimique. Nous ne sommes pas dans une logique de rendement mais de qualité, avec une notion d’héritage très importante.
Vous teniez à ce concept de boutique-hôtel ?
Pietrasanta abrite depuis des décennies les principales fonderies d’Italie. Historiquement, c’est ici qu’étaient réalisées les sculptures religieuses avant de devenir, au début du 20e siècle, le repaire d’artistes contemporains, comme César ou Botello. Ce qui a permis de faire perdurer les studios de sculpture.
Vous avez quitté Paris définitivement. Le cadre et le rythme de la capitale ne correspondaient plus à vos aspirations ?
La crise sanitaire a été un accélérateur pour moi ; le confinement m’a permis de prendre un nouveau départ et j’ai choisi de m’installer à l’année à Pietrasanta, et de développer mes projets, notamment l’agritourisme.
Comment voyez-vous le luxe évoluer dans la gastronomie ?
Les produits locaux ont une importance primordiale, et il faut les transformer et les travailler le moins possible.
Peut-on dissocier l’art du luxe ?
Pour moi, l’art n’est pas un luxe, mais un besoin quotidien, naturel, au même titre que la musique ou la nourriture. Ici les artisans sont extrêmement compétents, et la main-d’œuvre est riche.
Les codes du luxe ont-ils changé chez vos clients ? Quelles sont les nouvelles exigences ?
Nous attirons la clientèle que nous avons envie d’avoir. Je ne sais pas l’expliquer, cela relève peut-être de la magie ! Nous essayons de faire le plus simple possible. Ici, c’est le produit qui est la star.
Le fait de se trouver dans un décor exceptionnel peut-il mettre en valeur votre cuisine ?
Le décor met seulement en condition, mais ce n’est pas le paysage qui va faire l’assiette ! Au final, c’est la cuisine qui se met au diapason du cadre.